2e partie:
vendredi 10 juin 2016 — 09:00 à 10:30
Titre : Le groupe d’insertion sociale et professionnelle source d’apprentissages et développement de personnes en situation de chômage de longue durée
Fonction : Professeure
Organisme : Université de Sherbrooke
La plupart des recherches sur les groupes visant l’insertion sociale et professionnelle (ISP) démontrent une efficacité significative quant à l’insertion en emploi. Pour certaines personnes la participation n’engendre pas les effets escomptés, ce qui peut susciter une perte d’espoir. La communication présente les résultats d’une recherche visant à comprendre comment la participation à de tels groupes contribue aux apprentissages et au développement des personnes en vue de leur ISP. Une discussion est prévue autour du projet de loi 70 et du rôle des c.o. dans l’accompagnement de ses populations.
La plupart des recherches sur des programmes de groupe visant l’ISP démontrent une efficacité significative quant à l’insertion en emploi et à la progression de certaines dimensions favorables à l’ISP (estime de soi, estime sociale, etc.). Pour certaines personnes, toutefois, la participation n’engendre pas les effets escomptés, ce qui peut susciter chez ces dernières une perte d’espoir quant aux possibilités de s’insérer sur le marché du travail et le maintien d’une situation de pauvreté. La communication porte sur l’activité de groupes de personnes en chômage de longue durée en vue de leur insertion sociale et professionnelle (ISP), et présente les résultats d’une analyse doctorale visant à comprendre comment la participation à de tels groupes contribue aux apprentissages et au développement des personnes participantes.
Dans des milieux socioéconomiques défavorisés, deux groupes dont l’intervention s’appuie sur une approche contextualisante ont été ciblés pour l’analyse. Tant l’activité du groupe que celle des personnes participantes a été étudiée à l’aide de journaux de bord des personnes intervenantes, de journées d’observation et grâce à des entrevues. Il ressort de l’analyse que la participation à un groupe constitue pour les personnes en chômage de longue durée une source d’apprentissage et de développement, notamment grâce à la médiatisation des instruments langagiers, omniprésents au cours de l’activité groupale : les personnes participantes s’approprient, au cours de l’intervention, des nouveaux concepts et des structures d’action favorables à leur ISP. Les résultats montrent que la participation du groupe à la communauté dans le cadre d’un projet collectif peut changer le regard porté sur les compétences des personnes participantes et que ces dernières changent éventuellement leur regard sur elles-mêmes. En cela, le groupe dynamise l’activité subjective et suscite des prises de conscience chez les personnes participantes quant à leur rapport à elles-mêmes, aux autres et au monde. Il semble enfin que la théorie culturelle-historique de l’activité contribue à conceptualiser les liens entre l’activité collective, d’une part, et l’activité subjective de ces personnes, d’autre part.
Après la présentation des résultats de la recherche, un espace de discussion sera ouvert pour traiter de l’intervention et de la recherche auprès de personnes en chômage de longue durée. Cet échange permettra également de traiter du rôle des conseillers d’orientation dans l’accompagnement des populations en chômage de longue durée, plus particulièrement avec le retour de la contrainte à la participation aux mesures d’aide à l’emploi, anticipée par le projet de loi n°70, déposé par la Gouvernement du Québec.
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